6 à 8 heures

Il avait réussi à le suivre avec assez de facilité. Tout en cheminant il avait enfin fouillé dans ses poches, cherchant à combler l'espèce de gêne qui lui entortillait l'estomac et aussi la cervelle. Il avait envie de quelque chose et lorsqu'il toucha du bout des doigts, un objet humide qu'il attrapa dans le creux de sa main. Un paquet de cigarettes...

Ah, la sensation de manque, trouvé. Mais pas sûr que le tabac mouillé soit efficace. Il accéléra légèrement pour se mettre au niveau de l'autre (qu'il faudrait qu'il identifie nominalement un jour).

« Je t'en proposerais bien une mais... Je crois qu'il faut attendre qu'elles sèchent. »

Il montra son paquet de clopes à moitié plein, un léger haussement de sourcil. Littéralement, montré patte blanche.

  6 à 8 heures

Bordel, un mot juste pour ce qui se passait autour de lui. Il avait envie de dire, comme toujours, il se foutait un peu de tout ça et continuait d'avancer. Mais au dernière nouvelle, vu qu'il ne se rappelait de rien, il était peut-être un type stressé et maniaque dans cette vie oubliée ? Peut-être était-ce mieux de ne pas se souvenir alors...

« Hmm... »

Une réponse pour dire oui ou merde en somme. Il avait vraiment besoin d'une cigarette. Il jeta un coup d'œil à un arbre, perdu dans la brume, mais qui était sûr de ne pas être trimbalé à l'autre bout de l'île grâce à ses racines, si profondément enfoncé dans le sol. Chanceux. Il regarda ensuite vers le ciel mais ne pu même pas l'apercevoir. Cette brume malsaine sentait vraiment mauvais.

6 à 8 heures

  6 à 8 heures

Un long frisson glacé glissa le long de sa colonne vertébrale. Un son étrange, qui se répercuta à l'intérieur de son crâne. Toujours accroupi, il observa tout autours de lui ; le visage de marbre, mettant en sourdine son besoin de nicotine et sa douleur au front. Il attrapa le poignet de l'autre type et tira violemment dessus, pour le faire descendre à son niveau.

« Il faut faire... Le moins de bruit possible. »

Il soufflait, le plus bas possible. Il se pencha un peu plus en avant, plissa son œil, la forme lui apparaissait un peu plus clairement mais à peine. Et des yeux perçants, si jaunes. Il recula légèrement son pied gauche, se préparant à courir si besoin il y avait.

  6 à 8 heures

L'un des mantras qu'il connaissait -ne lui demander pas comment- était "courage fuyons" et il décida de l'appliquer à la lettre. Parce que, peut-être n'était-il pas une lumière, mais des bestioles à écailles bipèdes ; il n'était pas sûr que se soit tout à fait normal.Se propulsant debout, ripant légèrement sur le sol, il piqua un sprint et insulta mentalement son manque de nicotine et ses poumons brûlants.

Oh les arbres ! C'est vrai ! Il repéra un, avec une branche assez haute mais qu'il pouvait tout de même attraper et se hissa à la force des tout en tas tapant sans le vouloir dans son tronc. Les créature n'étaient pas bien grandes, elle ne pourrait pas certainement pas grimper, il l'espérait. En un soudain regain de solidarité, il laissa pendre une de ses mains, au cas où son compère l'aurait suivit pour l'aider à le rejoindre.

  6 à 8 heures

Petites bestioles vicieuses en plus d'être plutôt intelligentes. Ou totalement stupide, il ne savait pas, vu qu'elles s'amusaient à faire un concours à qui frapperaient le plus fort dans un arbre. Après avoir tenter de grimper dans le leur ; il n'avait pas envie de savoir ce que voulait leur faire les mini-dinosaures. Les manger sans doute ?

Au premier cognement, il perdit l'équilibre et se rattrapa à une petite branche à côté de lui. Son estomac commença à faire des bonds. Au deuxième, sa branche craqua et il bascula en arrière. Il réussit à se rattraper en cochon pendu et se trouva des plus ridicules. Et il se demanda alors si l'arbre lui-même résisterait aux assauts des bestioles.

« Je crois qu'on aurait besoin d'une idée de génie, maintenant »

Il s'adressait directement à son compagnon de route et espérait bien que son cerveau ne soit pas aussi vide que le sien.

6 à 8 heures

Il avait légèrement senti sa fin arrivé, dans sa position ridicule, il était des plus vulnérables et les bestioles l'avaient parfaitement remarqué. Il avait continué à faire le plus gros câlin de la terre entière à sa branche d'arbre qui lui garantissait encore un minimum de sécurité et commençait à prier à peu près toutes les déités qu'il pouvait bien imaginer. Est-ce qu'il y en avait une pour faire fuir des lézards géants ?

Puis tout s'arrête, les créatures partent en courant. La tête en bas, la mine toujours inexpressive voir légèrement dépressive, il regarde circonspect le pétard mouillé que représentait la branche en feu et mire ensuite son œil sur la demoiselle tout juste apparue. Soit, au moins il n'était plus en danger de mort immédiat. Il laissa glisser ses jambes et déplia son long corps avant de poser les pieds au sol. Il jeta un coup d’œil à son compagnon de galère et lui indiqua d'un hochement de tête que tout semblât en ordre et s'approcha de la nouvelle venu.

Bonjour. Calme plat, voix où perce une pointe de curiosité. Tu nous viens d'où ?

Il hésitait, il n'avait rien pour la réchauffer alors qu'elle était trempée.

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 6 à 8 heures

La gamine -Iceberg- semblait vouloir être... rassurée ? Il n'hésita que quelques secondes pour lui saisir doucement le poignet après avoir enlever sa longue veste et mis sur les épaules de la demoiselle. Il était gauche dans ses mouvements, comme par manque d'habitude et réfléchit à ce qu'elle avait dit. Elle lui avait dit un nom, certes étrange, mais un nom tout de même. Et lui ne pouvait pas retourner la chose, le manque de souvenirs et tout le reste.

Il songea aux pensées qu'il avait eus plus tôt. Sur les arbres et leurs racines. Bah, il n'avait rien d'autre et dans tous les cas il n'était personne.

- Je suis Racine. Viens, je pense qu'il vaut mieux ne pas rester par ici.

Il laissait son autre compagnon de galère se présenter. Les événements éprouvants terminés, il avait de nouveau envie de fumer et certainement que ses cigarettes n'étaient toujours pas sèches. Il frictionne son torse, pour rien il fallait bien l'avouer, et une idée lui traversa l'esprit.

- Ça serait bien de récupérer de l'eau non ? Si elle n'est pas empoisonnée. Termina-t-il plus bas.

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