08h-10h

Sortis. Enfin sortis d'ici. Stupides reptiles. Tu pestes et râles tout seul, te mordant la lèvre inférieur fortement avant de la relâchée et de soupirer. La brume est épaisse par ici et même en plissant les yeux tu as du mal à voir devant toi. Tu lâches un soupire à nouveau avant de continuer ton chemin, tu jettes un coup d'oeil derrière toi voir si la gamine t'as suivis.
Et ton corps. Se transforme mais tu ne le remarques pas. Pas encore à cause de toute cette brume qui t'entoure.

« Hey ! Gamine !? »

Manquerait plus que tu la perde. Mais ta voix sonne un peu plus aiguë qu'avant non ? Qu'importe, haussement d'épaules dénué de sens et tu essayes de voir ce qu'il se passe à travers cet épais brouillard.

L'élan qui vous fait vous retourner l'un et l'autre ne fait que vous distraire, pour vous infliger encore un autre tour et te voilà qui exécute avec brio la valse du diable, tournant dans la masse insensible, bien visible qui vous recouvre, Soldier et toi. Tu t'essouffles, tu oublies le cri de vos reptiles de cirque, et puis l'enchaînement de tes actions est tout chamboulée lorsqu'une voix différente d'un décibel t'appelles de l'autre bout de la saleté de brume.

Tu t'avances, silencieuse, incompétente et quasiment tétanisée, traversant le rideau d'un mouvement fluide du bassin, relevant les yeux.

"Qui appelles-tu gamine ?"

Tes yeux clairs rejoignent Soldier, mais ce n'est définitivement pas sa version originale qui inhale devant toi et étrangement... pour la première fois depuis Psyché, tu t'accordes un sourire. C'est encore un coup de l'araignée divine ? Parce que c'est très fort.

Elle est là, pas très loin. Et tu te demandes si elle n'a pas grandit au passage. Tu clignes des yeux plusieurs fois, peut-être as-tu une hallucination mais ça n'en à pas l'air. Pour une fois... Puis, le sourire qu'elle aborde. Tu hausses un sourcil et tu commences vite à comprendre. Voix aiguë. Vêtements trop grands. Courbes féminines. Tu es une femme.

« Putain, manquait plus de ça...  »

Ton froid, sévère envers toi même mais surtout après ton physique. Tu retires ta veste et la noue autour de tes hanches bien trop développées à ton goût. Tes cheveux sont aussi légèrement plus long, t'arrivant aux épaules. Un soupire las sort de tes lèvres plus pulpeuses. Quelle vie de merde...

Pourtant ton sourire t'intrigues et tu t'en défais aussitôt apparu contre tes lèvres. Non il ne t'appartient pas, tu ne le connais pas après tout. C'est un voleur, un assassin, si cela se trouve, la femme devant toi auparavant homme n'est qu'une parfaite infamie, une traîtresse sans pareil, qui te manipule comme les personnes d'avant... Non te voilà qui réfléchit trop, Iceberg.

...Iceberg, n'est-ce-pas bien absurde pour un nom. Ce n'est qu'à la rencontre de tes mains glacées, finement dessinées sur le dessus, grandes et développées que tu réalises être un imposteur... une menteuse ? A toi même ?
La blonde devenue blond amène sa langue contre ses lèvres rétrécies de féminité, s’émancipe d'une grande partie de ses pensées, elle a l'esprit bien trop vif, ne le supporte pas, préfère écouter la soldate postée devant son corps de jouvenceau qui à son insupportable logique sera peut être mieux foutu pour ne pas tomber dans l'eau pour se tremper davantage.

Icebreg, il, détourne les yeux mais ne trouve pas de route.

"Au moins il y en a avec de l'humour dans cet enfer" argue-t-elle.

Tu hausses un sourcil à la réflexion de la gamine. C'est pas comme si tu avais voulu finir ainsi. Soupire. Tu ne fais pas attention à sa remarque déplaisante et te contente d'examiner la situation.
Une brume épaisse, tu vois à peine devant toi. Là, c'est presque sûr que vous allez vous perdre. Tu analyse la jeune fille de tes yeux bleus gris.

« Enlève tes bas. Je ne plaisante pas. »

Lâche-tu sans aucune émotion. Tu tournes le dos à la jeune fille pour qu'elle est un peu d'intimité. En espérant qu'elle veuille bien t'écouter... après tout, pour le moment il ne faut pas que vous bougez sinon vous allez vous perdre. Après tout, cette brume n'a pas l'air naturelle. Autant se méfier... se méfier toujours et encore. Ne faire confiance à personne... tu as oublié ce qu'est la confiance et cela depuis longtemps... enfin tu en as une vague impression.

Tu poses les mains sur des hanches différentes... non voyons tu n'as pas de hanches ! Voilà, c'est une enfant qui s'affolerait presque à ne pas avoir de formes sur les bords du corps, comme les petites qui ont fait de la gymnastique trop tôt. Le voyant se retourner, elle soupire, retirant ses sandales et abaissant les deux jambes de ses collants, encore une gosse sur les extrémités du doute, qui lui demande à se retourner et à ne pas faire le puriste. Tiens, elle-même est persuadée d'avoir au dessus de dix ans, ne pas dépasser trente. Pour autant elle ne saurait pas donner son âge exact. Juge de sa maturité, étrangère à sa propre toison... elle et ses ovales reviennent à Soldier. Elle ne peut pas rester sur place, elle a peur que... soudainement quelque chose lui, leur tombe dessus.

Tout va si vite mais la plus grande peine serait de perdre à nouveau un visage à peine retenu. Lui qui ironiquement, change pour se féminiser, l'autre se couvrir d'une allure mâle. Iceberg ne supporte pas. Iceberg aimerait que le changement ralentisse, mais elle n'est plus certaine de se voir capable; à affronter la prochaine tornade, serait-elle au moins un peu capable de la calmer ?

"J'ai encore plus froid pieds nus.", elle constate, oui, pas grave si ça a l'air d'avoir huit ans de mental, ça n'a plus d'importance à présent.

A l'entente de la simple phrase d'Iceberg, tu te retournes simplement. Tu prends les bas de la demoiselle et tu les attaches ensemble par un noeud correctement serré. Tu acquiesces en silence et tu prends le poignet droit de la jeune fille en nouant assez fermement un des extrémité des bas pour qu'il ne se détache pas facilement.

« Si tu te perd dans la brume pendant des jours, tu auras encore plus froid et tu mourras. », ton neutre, trop sérieux pour ta ridicule voix aiguë.

Tu n'as pas l'habitude de t'entendre parler avec ce genre de voix. Tu attaches l'autre extrémité sur ton poignet gauche devenu soudainement trop fin. Tout chez toi te dérange. Soupire lourd et lassé de cette situation. Tu enlève ta veste noué sur tes hanches et tu noue celle-ci autour de la taille de la jeune fille. Peut-être qu'elle ne se plaindra pas ainsi. Tu ne serais pas d'humeur à supporter les jérémiades d'une gamine.

« Allons y. »

Un pas avant, puis deux et tu as cette sale impression que la brume s'épaissis encore plus qu'auparavant.

La blanche retient un sourire à l'ingéniosité du brun accablé par le rouge autour de ses lèvres, elle aime bien qu'une partie d'elle se réveille, le reste de son corps en revanche, veut lui prouver qu'il n'y a rien de bien. Elle a quelques images retour sur le début de la journée, sur le sable, avec les yeux si vides de sens, maintenant qu'on l'a traînée ici et là, Iceberg est une masse imperturbable qui acquiesce et perdure dans la brume à la suite de Soldier, ce qu'elle n'avait de toute manière jamais quitté.

"Il y avait cette doudoune. Mais le vélocira... le lézard géant... peu importe, l'a déchiquetée."

Elle attend que s'installe un silence, ne parvenant pas à se décider d'un merci ou d'un rien du tout, alors, à force de fatigue, elle oublie. Iceberg a de moins en moins froid.

"Et Racine ?" Pourquoi revenir au noyé. Pourquoi entamer la conversation, de toute manière.

Tu écoutes la gamine qui te « suit ». De toute façon, elle n'a guère le choix puisqu'elle est attachée à toi. Toi qui a un corps de femme qui te déstabilise au plus haut point. Tu te demandes parfois ce que tu as fais pour mérité cela. Mais les mots de la demoiselle ne t'échappe pas. Un lézard géant. C'est surprenant comme peu étonnant. Sur cette île, tout peut surgir n'importe quand.

« On le retrouvera... peut-être. » Sérieux et neutre, voilà l'air sur ton visage.

Et peut-être que vous le retrouverez dans l'autre monde. A vrai dire, ta propre survie t'inquiète et inconsciemment, celle de cette jeune femme aussi. Et tu ne compte pas vraiment sur la survie de Racine. Il est peut-être mort à l'heure qu'il est, alors tu mens, inventant un faux espoir à cette gamine pour qu'elle puisse ne pas tomber dans la folie.

Et quel faux espoir. Pourquoi seulement le sentiment d'irritation qui parcourt ses deux bras tendus à la tentative incertaine de ne pas se perdre. Quand est-ce-que la tête oublie n'être qu'une tête qui ne sait pas juger ce qui est vrai ou faux ? Pourquoi tout de suite confirmer, automatique qu'il n'y a plus de Racine pour faire quoi que ce soit sinon flotter dans les dégâts qu'on lui à causé; s'il est le héros d'une quelconque mise en scène macabre. Oh oui ce serait critique.

Comme son regard ne sait pas où se poser, elle ne peut que retenir davantage les détails qui rendent Soldier plus inconnu ou plus clair à son esprit, il n'y a que le jeu des images pour la tenir éveillée. Ce qu'il y a dans sa tête ne veut décidément pas la voir s'arrêter de faire quoi que ce soit. Mais si la tête compte sur l'iceberg pour ne pas perdre Soldier comme elle a pu perdre Psyché et les autres... alors les progrès sont à faire... et très vite.

"Sais-tu au moins où tu vas ?"

Pause.

"Ou bien c'est l'instinct stupide qui te fait espérer ne pas tomber sur une bestiole géante avec plein de pattes et de dents ?"

Plus elle parle, plus elle t'insupporte. Tu commences à en avoir marre de cette gamine qui croit tout savoir alors qu'elle est comme toi. Perdu. Juste perdu au milieu du trou du cul du monde et ça t'irrite. Tu mord ta lèvre inférieur et soupire.

« Non. » Simple, clair et précis. Au moins cela répondra parfaitement à sa première question. « Espoir ? Depuis, quand ce mot existe. Ecoute, si tu veux te barrer tu détache le noeud à ton poignet et tu te casses. » Courte pause, le temps d'un soupire pour tout expliquer clairement « Mais cette putain de brume m'a joué des sales tours et elle doit provenir d'un endroit précis puisqu'elle n’apparaît que par intermittence sur les autres endroits de l'île. Et vu comment elle est épaisse ici, elle doit provenir de cet endroit et peut-être qu'on trouvera quelqu'un qui pourra éventuellement nous renseigner. Alors, tu choisis de me suivre et de te la boucler avec tes questions ou tu t'en vas. Libre à toi de faire ce que tu veux. » Froid et sévère. Mais tu commences à être irritable par le manque de nicotine, par ce corps de femme et par cette gamine.

Girouette au bord de l'abandon simple, elle aurait pu ignorer, mais cette île avait le don de transformer tout et n'importe quoi. Iceberg ne le blâmerait pas pour quoi que ce soit, distante, sans comprendre ce qui la fait prendre le recul, les traits ordinaires et qui ne flanchent pas, c'est si naturel contre sa figure. Comme si elle avait été créée comme ça. La robe stupide qui l'entoure... n'est alors qu'une métaphore à la difficulté qu'éprouve son visage à se contracter inutilement. Oui elle est... glaciale peu importe d'où on voit, ça pique, ça démange, ce n'est pas agréable... c'est juste froid.

C'est si bien dissimulé.
"Va pour l'Office du tourisme."

Pourquoi cette absurdité dans les mots, il est dur d'expliquer, quand on s'agite à peine en parlant. Qu'est-il sinon perdu. L'attire-t-il quelque part. Compte-t-il la tuer. Mais qui peut répondre. Ici c'est très facile d'être condamné après tout...

Elle avait accepté de te suivre. Peur de mourir seule ? Qui sait. Au moins, elle avait du répondant et de la curiosité. Mais elle est un peu comme toi. Froide. Distante. La proximité n'est pas supportable sur cette île. Après tout, si tu t'attache trop, ça te rend aveugle et faible. C'est tout ce que cela peut apporter. Survivre pour un autre qu'à part soi même ? Ridicule pensée. Voir absurde. Tout est si complexe, illogique et la bêtise humaine qui ne fait que se mentir en disant qu'un ami restera toujours un ami. Foutaise. Trahison, si ce mot existe ce n'est pas pour rien, bien au contraire.
Soupire las mais tes pas continuent de t'amener au milieu de rien . Juste un épais brouillard. Une brume difforme, vivante et envahissante.
Prison. Enfer. Qu'importe. Tu es dedans et il n'y a pas d'issues.

L'humaine retenue par ses propres bas est bien coopérative, on dirait qu'elle a enclenché un de ces mécanismes de défense illogique et complètement camouflé quitte à sembler naturel. Car la vraie Iceberg devait être de ces petites choses détruites et remontées telles des horloges. Elle n'accordait pas de confiance et s'assurait simplement de garder l'autre partie de l'expédition en vie pendant qu'ils s'enfonçaient sans aucune vision, sans aucune attente particulière. Oui c'était comme un mauvais jeu télévisé regardé avec perversion par des gens n'ayant la patience de rien d'autre. Iceberg était attentive à tout, consciente de l'énigme qui se levait au dessus de leurs têtes, poursuivant le chemin qu'il choisit de suivre, femme.

C'est toujours mieux que des vélociraptors, pense-t-elle.

"Mais encore une fois je ne suis pas convaincue de trouver ton bienfaiteur messager de l'Île qui sauverait des naufragés en péril, Soldier."

Silence.

"Tu devais avoir un métier assez space vu les tenues qu'ils s'obstinent à te fiche même version fille."

Tu peux parler, avec tes collants et ta robe bouffante.
Enfin à présent c'est davantage une salopette, on dirait que tu te la joues Gavroche.

Bienfaiteur ? Tu n'as pas dis ça. Que de futilité. Tu cherches juste quelqu'un qui en serait plus que vous deux. Voilà tout. Triste vérité. Si jamais, tu trouvais cette personne, ça serait déjà un bon début. Mais ce n'est pas le cas... tu cherches encore et toujours. Quelque chose. Un indice aussi flou soit il.

« Je ne pense pas à ça. Juste quelqu'un d'un peu plus informé que nous deux, serait déjà amplement suffisant. Après si tu as une meilleure idée, propose. »

Courte pause. Le temps de souffler et d'essayer de regarder où tu vas. Ce corps de femme t'emmerde au plus haut point.

« Si seulement je le savais. Mais vu ce que j'ai avec moi, ça ne devait pas être très réjouissant. »

Fatigué. Jusqu'où allez vous comme ça ? Tu l'ignores. Tu espères juste ne pas tourner en rond même si tu suppose que c'est ce qui arrive à tout le monde entrant dans la brume.

L'iceberg trouva que la conversation leur redonnait un semblant d'humanité pendant qu'ils continuaient de s'enfoncer dans ce chaos créé sans aucun doute par des psychopathes qui s'ennuyaient dans leur vie de tous les jours. - assez en tout cas pour fiche un gars en costard spécieux et une fille en collants sur une île sans hésitation - Alors qu'il ne faut pas se voiler la face, peu importe la froideur, ça va finir par s'entre-tuer à force de vannes... ou pas.

Son alter-ego masculin est quelque peu irritant, et pourtant elle ne distingue aucune différence avec son équivalent habituel, elle écoute le brun et regarde encore ses poignets attachés comme des saucisses à une étale... oh image un peu trop brutale, pas vrai. Elle revient à Soldier.

« Bon et sinon, tu n'as croisé que... des vélociraptors ? Ici je veux dire. »

Ses pas commençaient à s'enchaîner de plus en plus convaincus, à croire que la blonde se résignait à éventuellement ne pas retrouver le chemin de la maison tout de suite.

Tu avances d'un pas assuré malgré ton physique. Cette poitrine te gênait plus qu'autre chose et ses hanches sont bien trop marqués. Ce corps plein de courbes te révoltes. Et pourtant, tu continus de marcher en faisant semblant que tout ailles bien alors que c'est le contraire. Rien ne va. Si quelque chose allait bien quelque part ici, ça voudrait sûrement dire que c'est louche. Car l'environnement sombre et étrange flottant de l'air est partout sur cette île. L'odeur de mort, de mystères... et de vide.

« Jusque là oui. Et je ne compte pas croiser d'autres dinosaures ni autres créatures improbables. »

fis tu avec ta voix trop aiguë. Tu soupires las et continu d'avancer. Ca commence à être chiant de rien trouver dans cette brume. Ils vont bien tombés sur quelque chose...

HRP:

L'ensemble est lourd, malgré la fine couche qui vient les moucheter d'humidité, ce serait presque comme revêtir un tableau avec un manteau de brume indécent qui gâcherait toute la beauté des couleurs. Oui c'est probablement ça, le but. Du moins, malgré le petit jeu dans lequel ils sont embarqués, il est complexe de se distinguer, entre un bras maigre, des traits plus marqués où un soudain abandon de la démarche à une tendance trop masculinisée qui lui donne envie de geindre, comme une gosse. Iceberg poursuit son avancée si près des talons de Soldier que son usuel désintérêt à force de rencontres étranges et imprévues la fassent totalement oublier la partie compagnon de route.

Mais si elle lui marche dessus ce serait très problématique, étant donné qu'ils sont attachés, alors elle se modère. Iceberg l'écoute et roule des yeux, puisque ce monde, cet endroit est improbable. Elle s'était réveillée sonnée, avait toujours, à cette heure le sentiment qu'un bruit sourd résonnant encore et encore dans un coin de sa tête, indiquant le vide dont elle était fichtrement témoin.

"Sur ce point on ne nous laisse pas franchement le choix, Soldier."

Silence, quelques pas perdus dans le nuage infini.

"Tu étais avec Racine depuis le début ?"

Si elle était tout à fait honnête, Iceberg ne saurait pas situer le "depuis le début" exactement, si la montre dans sa sacoche ne la narguait pas, si ses pensées étaient moins occupées à son incontrôlable inquiétude pour Psyché plus que quelqu'un d'autre plutôt que de ne pas perdre la notion du temps qui passe sur cette foutue île...

Spoiler:

La gamine a raison. Et franchement... ça te fait chier. Tu ne répliques pas à sa phrase car elle a trop raison à ton goût. Juste un soupire s'échappe du bout de tes lèvres peut-être vaudrait il mieux rebrousser chemin ? Tu ignores ce qu'il faut faire mais il doit bien y avoir quelque chose ici. Un truc. Quelque chose qui  pourrait éventuellement vous sortir de cette galère. Mais rien. Toujours rien. Le néant. Tu n'en vois plus le bout et tu ne distingue même plus tes pieds. Et ton corps féminin ne t'agace plus autant que ça. Tu n'avais déjà pas d'espoir juste l'envie de retrouver ce qu'on t'a volé mais là... aucune envie. Plus rien. Juste vide de tout.

« Oui... »

Aucun mot ne sort après cela. Que dire d'autre ? Alors que c'est peut-être la fin de tout.

HRP:

Echange bancal. Echange silence. Ses épaules jettent les bretelles de sa salopette sur les côtés, comme si celles-ci, d'homme étaient grotesques par rapport à ses habituelles. Iceberg grogne, toujours dans les pas du brun tourné brune, cela dit elle remarque que c'est plus corbeau, ça la fait tiquer, elle repense à Psyché.
L'endroit est trop calme, trop couvert de brume, c'est angoissant, ses poils se dressent contre ses avant-bras, mais on dirait qu'elle est offensive d'emblée, se rebute et repousse la sensation désarticulée qui semble vouloir paralyser tout son corps. Quitte à dire quelque chose.

« La doudoune qu'ils m'ont offerte, ça devait être ironique. Les températures craignent et ça me fait pas grand chose. »

Rictus abrégé par sa nouvelle idée.

« C'est les restes de l'adrénaline des vélociraptors, sinon. »

Doux soupire au bout des lèvres. Que dire ? Que faire ? Ce corps de femme est insupportable et la gosse ne s'arrête plus de parler comme si cela pouvait vous rendre plus humain et moins confus. Comme si cela pouvait tout arranger mais il en est rien. Rien ne sera plus jamais comme avant...

« L'adrénaline deviendra vite ton amie »

Fis tu de ta voix trop aiguë. Et tes mots résonnent dans ce silence.

Les cheveux fins et sombres de Soldier contrastaient avec le gris constant qui se renouvelait à chaque pas, impénétrable. Car, oui, elle avait le sentiment désagréable d'avancer sur un tapis de course allumé sur vitesse minimale, à marcher indéfiniment sur place, le souffle court, dans l'humidité. Son poignet commençait à fatiguer, à force d'être tendu vers l'avant, sans aucune autre vision pour lui assurer qu'il n'y aura pas que ce temps incalculable pour la tuer.

"Tu te souviens de quelque chose ?"

On doit sans doute chercher à la tuer. Elle continue de suivre les pas hasardeux du brun corbeau qui lui rappelle sa psyché, reste sans grand espoir, demeure si neutre qu'il serait difficile de la convaincre de se ménager. Et elle sent qu'elle doit punir ce corps, elle le sait, il le faut.

"Je me souviens d'un Noël, un peu."

Spoiler:

Tu marches sans même savoir où tu vas. Sans même voir tes pieds un peu trop fin flottant dans tes baskets. Ta tenue est trop grande pour toi alors qu'avant elle t'allait comme un gant. Vie amère, cruelle et ... confuse. Le voile gris autour de vous ne fait que s'épaissir et pourtant tu avances comme hypnotiser. Est ce juste par instinct de survit ? Qu'importe. Tout cela n'a plus de sens depuis trop longtemps...

« Oui, c'est vague... mais je me souviens de quelque chose. »

Tu ta raccroches trop à ça. Pourtant ses bruits, cet « ami » ? Doux et amères bribes de ce qu'on appelle souvenir.

« Ah... » petit soupire sifflant entre tes lèvres trop pulpeuses « Avec ta famille ? » petite question pour tuer le temps et le silence car les mots qui s'échappent de ta gorge sonnent comme un grognement refouler.

Hrp:

Les images repassaient, assez floues dans sa tête, comme s'il était normal de la bousculer de chaque parcelle de son être pour la confondre encore plus au décor de l'île, qu'elle finisse, optionnellement par en faire partie. Avec toute la patience du monde, ils finiraient bien par l'atteindre et la clouer au sol. - Ce serait peut être autre chose que des vélociraptors pour la dévorer, mais tout autant radical -

Et la brune devant s'agite, se fatigue à chercher un moyen de communiquer pour ne pas dépérir à chercher ce qui les pousse à avancer... si bornés, décidément, l'un comme l'autre.

"Avec une fille qui y ressemblait, oui." Silence. "M'enfin je ne connais même pas mon nom, à quoi bon se torturer avec ça."

Spoiler:

Soupire, tu es encore une femme. Tu te demande quand ton calvaire s'arrêtera. Ce corps te dérange, tes vêtements tombent... tu es trop "petite". Tout les petits détails qui te gêne et pourtant... tu es encore là, debout marchant vers l'inconnu. De toute façon, le monde entier t'es inconnu désormais. Tu te torture trop l'esprit. Et la gamine aussi se torture les méninges. Un nom. Tu n'as plus le tiens, vous avez même perdu votre identité. Alors, vous vous en créez une autre croyant palier à toutes les atrocités.

« Ouai... »

Soupire, tu as l'impression de tourner en rond. Partir ou non ? Pour le moment, la demoiselle à l'air bien mais eau, nourriture, vous pourrez pas vivre sans éternellement.

Spoiler: