En fait, Gin aurait préféré ne pas avoir posé la question... La réponse d'Horizon l'avait embrouillée plus qu'autre chose.

La brunette se remet à écrire dans son calepin. Gin l'observe un moment avant d'hausser les épaules. Chacun ses addictions elle suppose... M'enfin, à peine a-t-elle posé un pied sur l'escalier que ça s'agite encore dans son dos. Elle se retourne et voit que BN gribouille quelques trucs sur le carnet. Lui aussi il se met à la poésie maintenant ? Curieuse, elle y jette un coup d’œil furtivement et constate qu'en fait, c'était juste un tag gratuit. Des vaches à lait nom de Dieu... Immondes en plus, mais elle ne pu s'empêcher de pouffer. BN est un petit farceur en fait hohoho. Ses amuseries finies, Blanche-Neige répond à Gin. Elle comprend à la fois de mieux en mieux et de moins en moins. M'enfin, maintenant, elle sait qu'ils sont tous amnésiques, qu'elle n'est définitivement pas au paradis, et qu'ils se trouvent sur une île mystérieuse. Hmm.. Eukay narmol.

Gin finit par monter les escaliers, jetant de temps en des regards derrière elle pour s'assurer que les deux autres la suivent toujours. La montée lui sembla interminable, elle fredonna machinalement à mi-voix pour occuper se spensées.

-  ♪ Un jour je serais, le plus grand guerrier. Je me battrai sans répit.

Lorsqu'enfin, la vision d'une porte l'interrompit.

-  Eh, y a une porte ici. S'exclama-t-elle en se tournant vers les autres.

Celle-ci avait l'air moins atteinte que le phare. Un peu pourrie, certes, mais moins glauque que celle de l'entrée principale. Gin ne se pose même pas la question de  savoir si quelque chose guette derrière qu'elle l'ouvre déjà à pleine volée. C'était une pièce normale, presque paisible, avec quelques meubles mais rien de très spectaculaire. Elle attend que ses camarades arrivent à son niveau pour se jeter dans le hamac qui s'effrite de partout après être resté inerte pendant autant de temps.

-  ♫ Ça demande du courage, Poooo-kéééé-moooon ! Ceci est un chant de satisfaction made in Moustique et ses gages merveilleux...

Tout en se balançant légèrement sur le hamac, du moins, en essayant de se balancer vu l'épaisseur et la rigidité monstrueuse de la corde dans lequel celui-ci avait été tressé, elle observa l'arrivée de ses deux compagnons et examina un peu plus en profondeur la pièce. Il y avait un tableau archaïque représentant un jeune couple dont l'homme possédait les cheveux aussi blancs que sa peau, regardant l'horizon au milieu d'un paysage qui lui était inconnu.

-  Hé Francine, Intérieurement, elle s'excuse, mais c'est plus fort qu'elle. et Horizon, y a votre portrait au mur. Ça aussi, ce fut plus fort qu'elle.

HRP:

Alors que les mots fusent dans sa tête, Blanche-Neige lui arrache le carnet des mains. Elle se jette plus ou moins sur lui pour le récupérer, mais ses moulinets de bras sont totalement inutiles. Le jeune homme esquisse une magnifique vache sur tout le reste de la page. Il lui rend le carnet en lui conseillant de ne pas continuer à se comporter en antisociale si elle ne voulait pas voir son propre portrait sur la page suivante. Horizon observe l’œuvre d’art, les mâchoires crispées. Elle n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire une chose d’aussi puérile pour l’arrêter.

-Ne touche, plus jamais, à ça, c’est clair ?!

Elle martèle chaque mot, histoire que ça rentre bien dans la tête de ce type insupportable. Puis, des éclairs pleins les yeux, elle croise les bras et s’enferme dans un silence furieux. La princesse Disney travestie prend le temps d’expliquer à la junk que lui aussi était amnésique et blablabla et blablabla. Horizon les écoute parler, à moitié seulement. Les doigts crispés à son carnet, elle a l’impression qu’une partie d’elle-même a été agressée. C’est démesuré de sa part de réagir comme ça, BN plaisantait sûrement, pourtant, au fond d’elle, elle prend ce dessin comme… elle ne sait pas vraiment, ça l’énerve, c’est tout.

Il n’y a qu’au moment où Gin se décide à grimper les marches du phare que la brune réagit enfin, prenant le parti d’ignorer momentanément Blanche-Neige. Elle suit la junkie sur les marches, l’entendant avec surprise chantonner le générique de Pokémon. Ces gens ont des références de malades. Génial, maintenant elle peut être sûre de l’avoir en tête toute la journée… si elle survit à cette journée. Vu l’état de ce phare, passer en travers des marches lui semble une option envisageable.

- Eh, y a une porte ici.

Gin la pousse et entre à l’intérieur de la pièce sans faire preuve d’aucune prudence et Horizon la suit. Elle parcoure en vitesse le décor des yeux : un hamac déjà squatté par la junk, des meubles anciens et recouvert d’un demi-centimètre de poussière grise.

- Hé Francine et Horizon, y a votre portrait au mur.
- Pas sûre qu’elle soit normale, la clope que je t’ai filée, de quoi est-ce que tu... ?

La brune regarde le tableau, penche la tête sur le côté. Sur son visage, l’incompréhension remplace la colère. WTF, c’est une illusion d’optique, c’est ça ?

HJ:

Ne touche, plus jamais, à ça, c’est clair ?!


C'est que pour un peu, elle l'aurait mordu. Ou tuer. Bah, qu'importe, au moins ça lui fera les pieds, elle devrait savoir qu'il ne reculerait pas devant une seconde offensive. Qu'elle reste au calme
Gin monte. Et lui la suit, sans mot, juste en pensant que de là-haut, il pourra localiser le village suspendu. En vérité, ses pensées sont toutes dirigées vers Belladone et Psyché.
Enfin, étaient.


Eh, y a une porte ici.
Non, il ne voulait pas, lui voulait monter. Il devait monter. Pourquoi s'arrêter dans cette vulgaire pièce, sincèrement ? Il n'y a probablement rien à voir -d'ailleurs, étrangement il n'a plus soif du tout- contrairement à ...
... ce qu'il pensait.

Il ne remarqua que l'imprudence de Gin et le silence d'Horizon, lorsqu'elle entra. Lui aurait très bien pu continuer, si on ne l'avait pas interpellé de la sorte. Hé Francine et Horizon, y a votre portrait au mur. Francine, c'était lui pour rappel. Il allait, sincèrement monter, quand il a voulu savoir ce que ça signifiait. Pas sûre qu’elle soit normale, la clope que je t’ai filée, de quoi est-ce que tu... ? L'arrête sur parole d'Horizon fut la goutte de trop.
Et le voilà, à rejoindre les deux filles, moins par résignation que par curiosité. Car c'était très étrange. Et en effet, un couple résidait au tableau, dominant le bureau, la poussière et divers éléments du décor qu'il ne remarqua qu'à peine, tant la scène était choquante. Ce type ... C'était lui. Il ne saurait dire si la fille était Horizon, mais personne ne pouvait ressembler à cette peinture écaillée plus que lui.


Finalement, cette pièce était pas si mal.
Effrayante, mais attrayante de petites attentions.
C'est ... Déroutant, je dois l'admettre. Trop déroutant. Je vais attendre un peu avant de monter, histoire de ... Fouiller la pièce., dit-il absorbé par le portrait. Mais si nous, on est là ... *il se tourne doucement vers la troisième personne* Toi, t'es où ?


Il eut plus envie encore de fouiller la salle. Le phare. L'île.

Ils se sont enfin décidés à monter. Et les voilà qui s'installent comme chez eux sans une once de prudence, sans même s'inquiéter de ce que cette pièce peut leur réserver. Qu'ils sont naïfs. Ils devraient apprendre à se méfier...

Gin se repose quelques instants. De trop courts instants. A peine s'est-elle jetée sur le hamac qu'il l'expulse déjà. Ses cordes se tendent d'un coup sec et l'éjectent violemment, l'envoyant embrasser le sol. C'est douloureux n'est-ce pas ? Fierté brisée, membres endoloris...

Mais Blanche-Neige n'a pas le temps de savourer le spectacle. Une forme noire lui tourne autour. Elle vole près de lui, pince doucement son oreille, mordille son cou, griffe gentiment sa joue. Oui princesse, tu as une nouvelle amie. Qui sait, vous pourriez peut-être bien vous entendre ?

Spoiler:

Les deux réactions successives d'Horizon puis de BN, se stoppant chacun à leur tour face au tableau, étaient à mourir de rire. Gin voulait juste les vanner un peu. Si c'étaient eux, elle n'en savait rien, bien que la similitude était à en couper le souffle, mais ça ne pouvait pas être eux, vu qu'elle n'y était pas. C'est vrai quoi, on peut pas passer à côté de sa splendeur Ginette hé.

Mais elle n'eut pas le temps de réagir, ni même de froncer les sourcils ou d'écarquiller les paupières qu'elle se retrouva le nez écrasé contre le parquet et les coudes écorchés par milles échardes. Bien qu'elle ait eu très mal, Gin était trop choquée par ce qui avait bien pu se passer la seconde précédente que pour se rendre compte de la douleur lancinante qui affligeait ses genoux et ses coudes. Elle regarda le hamac qui avait l'air innocent, puis se tourna aussitôt vers ses deux compagnons où une silhouette noire dansait autour de Blanche-Neige de façon... érotique tactile. Wait what ?

-  Oh mon Dieu les gars...

Elle se relève, un peu chancelante, les mains lévitant devant elle comme pour se rattraper à un objet invisible.

-  Je... Je crois que je fais un bad trip...

La voix chevrotante et les mains tremblantes, elle n'ose pas s'approcher d'eux de peur que la forme noire ne l'agresse, mais elle n'ose pas non plus reculer, le hamac derrière elle la guette. Elle souhaiterait juste que quelqu'un vienne la chercher et lui dise que tout va bien, c'est seulement dans sa tête.

Horizon s’approche de quelques pas, les yeux plissés. Non, ce n’est pas elle à côté de Blanche-Neige, ç’aurait été une coïncidence trop grande. Et trop bizarre surtout. De toute façon, n’importe quelle brune de taille moyenne ressemblerait approximativement à ça en peinture. Les visages du couple ne sont absolument pas détaillés. C’est idiot de se raccrocher à des suppositions…. Mais c’est plus idiot de croire en ces suppositions. L’homme du tableau par contre, il ne fait aucun doute que c’est BN. La jeune fille recule et croise les bras. Elle n’aime pas cette pièce ; la poussière en suspension dans l’air et le silence de mort donnent à l’endroit une atmosphère presque spectrale et lourde. C’est juste une impression, mais elle se sent comme observée.

- Je le sens pas, cet endroit, je vous attends deho…

Sa phrase à peine entamée, voilà que Gin valse vers l’avant et s’écrase le nez contre le parquet.Ouch, ça doit faire… vachement mal. La junkie se relève, les yeux écarquillés et fixé sur… Horizon fait un bond en arrière et se plaque contre le mur à côté de la porte en secouant la tête face à la remarque de Gin. Si elle faisait un bad trip, alors elles étaient deux. Une ombre noire voletait autour de Blanche-Neige et le collait de très près. Sans mauvaises intentions pour le moment, apparemment, mais ça restait quand même un tout petit peu… impossible. Plutôt irréel en fait, parce que la notion d’impossible était sérieusement mise à mal depuis quelques temps.

- Heu, BN, évite de… évite de faire des gestes trop brusques ok ? Il y a un truc vraiment, mais alors vraiment pas du tout net qui te tourne autour.

‘Fin bon, ça, il devait déjà l’avoir remarqué, mais énoncer cette vérité à voix haute lui donnait plus de matière. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas les choses abstraites, seulement cette ombre l’est un peu trop. Ca ressemble plus à un rêve qu’à autre chose. Et à nouveau cette envie d’écrire qui la reprend, là, comme ça, si soudainement que ça en devient presque ridicule. On va éviter de s’asocialiser –oui ce mot n’existe pas, et alors ?/meurt – maintenant, hein, parce que c’est pas vraiment le moment. La brune enfouit la main qui tenait le stylo dans sa poche et garda l’autre avec le carnet repliée contre elle. Des yeux, elle chercha dans la pièce une arme, ou n’importe quoi d’autre, qui puisse leur servir de moyen de défense contre l’ombre. Un fusil dans l’armoire serait trop demander ? Ou un harpon ? Ce genre d’objet devrait se trouver dans un phrase, non ? Ou pas.

Pas de réponse. C'est bien ce qu'il pensait.
Il se retournait vers la peinture, pour l'observer encore. Et encore. Hypnotisé. Les détails n'étaient pas foule sur les visages des protagonistes, et si le doute flottait encore un petit peu sur la présence d'Horizon, la sienne ne faisait aucun doute. C'est ça, qui l'inquiétait.


Ce qui le tira se des pensées morbides et de sa peur -qu'on se le dise- furent les remarques des filles successives. D'abord il y eut ce bruit sourd, qui fut le front de Gin en plein sur le parquet. Il sursauta et se retourna, et allait lui demander ce qui lui avait pris quand elle se mit à le fixer, terrifiée, choquée. Ne comprenant pas, il se tourna vers Horizon, qui menaçait de partir il y a encore deux secondes, qui, elle aussi, était plaquée contre le mur, totalement paralysée.


Heu, BN, évite de… évite de faire des gestes trop brusques ok ? Il y a un truc vraiment, mais alors vraiment pas du tout net qui te tourne autour.
C'est là qu'il la remarqua. Cette petite démangeaison. Cette démangeaison qui lui touche l'oreille, le cou, presque sensuellement. Le problème, c'est qu'il n'a nullement envie d'être sensuelle. Il tourne très doucement la tête, pour voir ce qui lui colle à la peau Jeu de mots de l'année, applaudissements svp comme malédiction. Et ...

C'est une ombre. Qui a l'air de l'apprécier, et de le fixer de ses yeux, si yeux elle a. Sa respiration s'intensifie. Encore. Re ... Restez calme ... Les filles, do-doucement ... Ne p-paniquez p-pas d'accord ... ? ... Il tremblait, cela va de soi. Sa voix aussi. Le serpent avait paru intimidant, mais au moins il avait su se tenir sur ses gardes. Ce qui le terrifiait, c'était qu'elle s'était approchée si longtemps avant qu'il ne s'en aperçoive. Il essaya de faire un pas en arrière, en avant, elle le suivait. Il devait se calmer.


Il ferma les yeux et inspira un grand cou, alors que la griffe des ténèbres vint effleurer une nouvelle fois sa peau blanche comme la brume qui recouvre ces lieux austères. Et expira.
Et, enfin, ouvrit ses paupières.

Les mots de Blanche-Neige ont un effet magique. L'ombre noire qui lui tournait autour ralentit et il peut distinguer une chauve souris oreillard qui le fixe dans les yeux. Elle l'a entendu et se pose tranquillement sur son épaule. Ses grandes oreilles chatouillent peut être sa joue mais la présence de la petite bête n'a plus rien d'effrayant.

Le regard d'Horizon qui balaye la pièce ne manquera pas de se poser sur cette petite table qui semble lui tendre les bras. Papier jauni, encrier vide, plume bien taillée, bougie et paquet d'allumettes trônent sur le meuble poussiéreux. Si elle fouille l'armoire, elle ne trouvera pas d'armes non. Une vieille couverture trouée, un oreiller, des vêtements de change, des gants râpés, de la vaisselle pour une personne et des bouts de verres sont éparpillés sur les planches de bois abîmées. Seul un coffre encore bien conservé, posé tout en bas de l'armoire pourrait attiser sa curiosité.

Après un énième battement de paupières, l'ombre disparaît enfin, mais c'est une chauve-souris qui apparaît sur l'épaule de BN. Une chauve-s... Ok peu importe... Son bad trip qui empire ou l'inverse ? Elle hausse un sourcil, regarde Blanche-Neige, puis Horizon. Là, elle serait pas contre une explication claire nette et précise. Enfin, peut-être que c'est normal ce genre d'apparition sur cette Île hein...

- C'est parce que t'es un vampire que tu lui as tapé dans l’œil.

Hin-hin, trop drôle Gin. Bon sang, elle s'assied cette fois sur la chaise, traumatisée par le hamac, et soupire de sa propre vanne débile.

- Tu devrais la garder ta chauve-souris, on tardera pas à avoir faim.

Bien que l'idée lui ait sérieusement traversé l'esprit, elle disait ça par raillerie. Se grattant nerveusement les coudes et le pied tapotant le sol comme un marteau piqueur. En fait, elle se rend compte qu'une seule cigarette, c'était pas assez, et que le manque lui faisait dire de la merde. Elle a beau regarder autour d'elle, ses yeux sont comme aimantés par Horizon. Finalement elle secoue la tête, arrête ça, t'es pas une gratteuse...

Finalement, elle se relève et ouvre machinalement les tiroirs du bureau. Faudrait être dingue pour vivre dans un endroit pareil sans avoir un seul paquet de cigarette sous la main.

L’ombre se précise : c’est une chauve-souris, tout ce qu’il y a de plus inoffensif, et de plus… anormal. Elle reste perchée sur l’épaule de Blanche-Neige, comme si c’était le moment pour faire ami-ami avec lui. La jeune fille sent sa respiration revenir à la normale mais elle ne décrispe pas les dents ; même si ce n’est qu’une chauve-souris, il y a d’autre dangers, d’autres choses bizarres, alors une arme ne serait pas de refus. Les armes représentent la sécurité, et puis, un héros sans arme dans un bouquin d’horreur meurt bien souvent au bout de trois pages. Où est-ce la blonde inutile ? Non, ça c’est dans les films….Suivant son idée de départ, Horizon quitte sa position, les muscles tendus, et avance vers l’armoire. Puis son regard se fige sur la table, sur le vieil encrier et la magnifique plume à la Harry Potter posée à côté, sur le papier jauni. Elle délaisse l’armoire, comme hypnotisée. Mauvaise idée, le parchemin trop classe sur lequel tu vas écrire d’ici deux secondes risque de s’orner d’une autre vache magnifique, ou d’une chauve-souris, qui sait, peut-être que la princesse Disney a le sens de l’ironie ?

- Tu devrais la garder ta chauve-souris, on tardera pas à avoir faim.

La junk et ses idées bizarres lui rappellent qu’il y a mieux à faire que de se la jouer professionnelle et d’écrire maintenant. Sauf qu’elle en meure d’envie. Ses doigts se saisissent de la plume, la plonge dans l’encrier. La pointe crisse sur le papier, y grave quelques mots, puis des lambeaux de phrases.
Impression fragmentée.
Liberté retrouvée.
Brisée.
Le bruit d’un tiroir que l’on ouvre fait riper la plume, qui trace une ligne irrégulière sur la surface jaunie du papier ancien. Horizon prend une grande inspiration, et se fait violence pour reposer la feuille sur la table. Le tout n’a duré qu’une trentaine de secondes. Trois phrases seulement noircissent le haut de la page : « Le militaire se retourna afin de voir si j’allais bien. Je relevai la tête. Puis la brume avala tout, les images, les sons et les odeurs, noyant tout dans un océan blanchâtre. » Des conneries tout ça. Ce n’est vraiment pas le moment. Du tout. La jeune fille se donne une claque mentale et rafle le paquet d’allumettes – on ne lui a toujours pas rendu son briquet, alors elle anticipe – et lui trouve une petite place dans la poche de sa veste. Elle ouvre la porte d l’armoire. Des couvertures mitées, des vêtements usés, de la vaisselle. Rien de bien intéressant. Alors elle voit le coffre, posé au fond de l’armoire et un léger sourire se dessine sur ses lèvres. La brune s’accroupit, le tire vers l’avant et le soulève pour le poser sur le sol. Il est un peu lourd, et refuse de s’ouvrir.

- L’un de vous deux, vous pourriez m’aider à ouvrir ce coffre ? Si ça se trouve y’a le trésor de Gold Roger à l’intérieur.

Vive la culture littéraire.

La peur.
Et l'incompréhension.
C'est un peu comme ça que ça a progressé dans la tête de Blanche-Neige.


Comprenez-le; sous l'effet de l'obscurité ambiante, une ombre vous menace, vous taquine, tandis que votre collègue se fait violemment jeter au sol par un hamac maudit. Et quand vous vous retournez, vous voyez ... Une chauve-souris aux grandes oreilles. Mignonne comme tout, mais menaçante tout de même. Il ne comprend plus ce qu'il se passe, soudainement. Confusion. Duel de regard. Qu'il perd, étonnement.

C'est parce que t'es un vampire que tu lui as tapé dans l’œil ... Tu devrais la garder ta chauve-souris, on tardera pas à avoir faim.
On ne pouvait lire plus de réprobation dans le regard du loup blanc. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais il s'était lié à l'animal qui avait réussi à lui jouer un mauvais tour. Alors il le défend.
Probablement parce que, par expérience, je sais que les animaux nous comprennent. Et lui aussi, le sait.


Je te déconseille de la toucher. Premièrement parce qu'elle est très bien sur mon épaule, deuxièmement parce que je voudrais bien éviter un duel entre un arc-en-ciel sur pattes et une chauve-souris de toute évidence meurtrière pour savoir qui mangera l'autre ... Laisse-la sur mon épaule, à tout casser je risque la morsure.
Même si je pense qu'elle l'aurait fait avant, si elle l'avait voulu.

Je vais l'appeler Cain.
L’un de vous deux, vous pourriez m’aider à ouvrir ce coffre ? Si ça se trouve y’a le trésor de Gold Roger à l’intérieur.


Trop occupé à titiller du bout du doigt protégé par son habituel gant la petite bête, amicalement, pour lui trouver un nom, il ne s'était pas rendu compte, non plus, qu'elles avaient trouvé un coffre, les gentilles. Dis-donc ... Il en rate, des choses. Et il a l'impression que la suivante sera un peu plus grave que d'habitude. Un trésor, ou quoi qu'il en soit, il a soudaine une irrépressible envie d'ouvrir ce coffre. Rapidement, il plonge ses mains dans ses poches pour faire l'inventaire.
Et, une fois fini, il s'approche, en faisant bien attention de ne pas offenser ou apeurer son nouveau compagnon. J'ai une pince à épiler et un couteau, si personne sait crocheter ici on a qu'à s'y prendre à la manière brute ...

Et il est là, accroupi avec ses compagnons d'infortune, les objets tendus entre les doigts.
Va-t-on l'ouvrir ? Veut-on l'ouvrir, ce coffre ? ... J'ai comme un mauvais pressentiment.

Les voilà qui prennent doucement leurs aises... Que va t-il leur arriver ?

Horizon a profité des dernières gouttes d'encre de l'encrier désormais tout à fait vide. Son témoignage guidera peut-être de futurs visiteurs qui sait ? Elle s'acharne à présent sur le coffre. Lui dévoilera t-il un somptueux trésor ? Non. Après avoir un peu forcé dessus avec le couteau de Blanche-Neige - pour ôter la rouille - elle pourra l'ouvrir. Et qu'y trouvera t-elle ? Une grosse ampoule, du fil de fer, des gants et quelques outils de base du genre tournevis, pince, marteau... Déçue jeune fille ?

Blanche Neige a adopté la chauve souris. Caïn. Pourquoi pas ? Elle se pavane sur son épaule, ne résistant pas à l'envie de le taquiner régulièrement. Petite griffure, petite morsure, rien de bien méchant. Seulement les paroles de Gin ne sont pas tombées dans l'oreille d'une sourde... Décidée à lui faire payer cet affront, la petite bête quitte son perchoir et va l'enguirlander. Elle tire ses cheveux, mord son nez, ses joues, griffe ses bras, pince ses oreilles... Puis va gentiment retrouver son nouvel ami, comme si de rien était. On ne contrarie pas une chauve souris.

Mais les choses ne s'arrêtent pas là. La jeune agressée a à peine le temps de se plaindre du mauvais traitement de l'animal que la brume agit. À ses pieds, elle se contracte, prenant un air de coton parfaitement opaque et elle grimpe. Elle entoure rapidement le pied, puis monte tel un serpent qui ligote sa proie pour l'étouffer le long de la jambe, le long de la hanche, le long de la poitrine... Blanche-Neige peut reconnaître le phénomène : c'est ainsi que Psyché a disparue. Tout est si rapide ! À peine le temps de dire « ouf » qu'à la place de la jeune fille aux cheveux verts, il n'y a plus qu'un brouillard épais, presque tangible, un nuage blanc et opaque qui a recouvert chaque parcelle de couleur jadis visible.

Plus d'arc-en-ciel, juste du gris. Essayez de passer la main au travers et vous verrez : il n'y a plus rien dans le nuage. Gin a disparu. Sans un bruit.

La Brume n'arrête pas là sa farce. Blanche-Neige a tendu la main. Blanche-Neige a essayé, dans un réflexe, de rattraper la jeune fille. Sa main s'est fermée dans le vide, puis un morceau de brume s'est fixée à son doigts. Farceuse, elle a comme moussé de là, puis a finit par le recouvrir entièrement. La chauve-souris a alors couiné et a profité de l'agitation pour partir se cacher. Nous en sommes là. Là où il y avait le grand blanc, maintenant, il y a juste un amas de brouillard qui s'écarte, soufflé par un vent qui n'existe pas. Mais au centre, cette fois.... il y a quelque chose... Ou quelqu'un.

Une brunette. Les cheveux longs, les yeux clairs, elle semble se débattre contre un ennemi imaginaire. À ses pieds, une autre brune, aux habits légers. Celle-ci ne bouge pas. Ses yeux sont fermés et son torse se soulève dans le rythme d'une profonde respirations.

Rêve est là, Anesthésie aussi, mais inconsciente.

Deux perdus pour deux données, l'échange est équitable, non ?

Spoiler:

Blanche-Neige lui tend un couteau et une pince à épiler. Sans hésiter, Horizon saisit le couteau et observe le coffret d’un peu plus près en penchant la tête vers l’avant ; pas de cadenas, ni de serrure, donc rien d’insurmontable à ouvrir. Dans son dos, la jeune fille entend les piaillements de la chauve-souris de BN – fraîchement baptisée Caïn – qui doit sûrement s’en prendre à la junkie. La brune ne se retourne pas pour vérifier sa supposition : concentrée sur le coffre, elle approche le couteau de la bordure couverte de rouille. C’est ce qui bloque son ouverture, obligatoirement. Dans le cas contraire, ils pourront tranquillement remettre le coffre dans l’armoire et s’en aller vers d’autres horizons moins inutiles. Heureusement, la couche de rouille s’effrite dès qu’Horizon commence à la gratter méthodiquement de la pointe du couteau. Voyons voir si ça s’ouvre, maintenant. Le couvercle du coffre cède facilement. Une légère grimace tord ses lèvres dès qu’elle voit le contenu dudit coffre : ampoule, fil, gants, une pince, un tournevis ainsi qu’un marteau.

- Bon, ça m’a tout l’air du kit du parfait bricoleur…, marmonne-t-elle entre ses dents.

Laissant l’ampoule de côté – trop grosse pour une hypothétique lampe de poche –, elle met le tournevis dans sa poche et coince le marteau à une boucle de sa ceinture ; ça pourra toujours faire office d’armes improvisées. Plus que son stylo Bic, en tous cas. Horizon se redresse et se retourne en tendant le couteau à Blanche-Neige. La chauve-souris vient de se percher à nouveau sur son épaule. Ca accentue encore l’effet d’irréalité qui se dégage de cet immense type aux cheveux blancs.

– Merci. Par contre, tu pourrais me rendre mon briq…

Au même moment, lui coupant la parole, un serpent de brume s’enroule autour de Gin, à une vitesse effarante. En quelques secondes, la brume l’a engloutie. Dans le même intervalle, Blanche-Neige tend la main comme pour la rattraper. A son tour, il s’évapore dans le néant, laissant la place à… une jeune femme aux yeux très clair qui mouline des bras dans le vide, ainsi qu’à une autre fille, à ses pieds, et inconsciente. Plus de Gin, plus de Blanche-Neige. Tout comme dans la forêt, avec Hurricane, Horizon ressent cette intervention plus comme un vol que comme du troc. Sa carapace se reconstitue en un rien de temps, son visage se ferme et ses doigts se crispent au manche du marteau. Les dents serrées, la jeune fille ne parle pas, elle observe, elle veut reculer, fuir cette pièce, cette île, avant de devenir folle. Elle a pris sur elle avec BN et la junk, mais là, c’est plus fort qu’elle, ces deux inconnues ne lui inspirent pas confiance. As-tu au moins éprouvé une fois dans ta vie de la confiance pour une personne ?

Horizon n’ose pas bouger. La jeune femme en face d’elle observe la pièce de son regard froid et déconcertant ; elle n’a même pas l’air de l’avoir remarqué sa présence à côté du coffre. Peut-être qu’en agissant vite, elle pourrait reculer jusqu’à la porte et dévaler les marches du ph… L’inconnue l’a vue, mais n’esquisse pas le moindre geste menaçant. A vrai dire, elle a plus l’air affolée, à présent ; elle tourne la tête en tous sens. Ce n’est qu’après avoir posé les yeux sur la silhouette évanouie à ses pieds qu’elle semble se calmer.  

« Calme toi, je ne vais pas essayer de te tuer. »

Les doigts d’Horizon se resserrent encore davantage au manche du marteau, presque sans qu’elle s’en rende compte. Même si cette phrase était destinée à la rassurer – de façon très maladroite certes –, quelque chose dans l’intonation de la jeune femme lui déplaît et fait courir un léger frisson d’appréhension le long de sa nuque. Toutes ces disparitions successives t’ont rendue parano. Sans se départir de son expression distante et crispée, elle lance d’un ton glacial :

- Recule de quelques pas, et peut-être qu’on pourra discuter normalement.  

Elle sort le marteau de bricolage de la boucle de sa ceinture, histoire de montrer à la jeune femme qu’elle n’hésitera pas à s'en servir. Ses doigts tremblent autour du manche. Une autre preuve de la trouille viscérale qui l’a investie depuis que la brume a brisé la sérénité relative du trio. Elle hait la brume de cette île, qui lui force à s’adapter, à faire des compromis, à noyer sa peur de l’inconnu dans l’écriture. La brune n’esquisse plus un geste ; elle attend la réaction de l’inconnu au regard de glace.

La jeune femme obéit à son ordre, le visage impassible, et décide de s’asseoir. Horizon sent ses muscles se détendre quelque peu ; elle n’est pas tout à fait rassurée, ni sûre qu’il n’y a aucun danger à rester dans cette pièce avec l’inconnue, mais au moins celle-ci se montre-t-elle coopérative, et compréhensive. Parce qu’à y réfléchir un tout petit peu plus, une fille avec une tête de bête traquée, qui brandit un marteau de bricolage, à l’air soit très flippante, soit parfaitement ridicule. Sauf qu’elle n’y peut rien, puisqu’elle semble n’avoir aucun contrôle sur ses impulsions. Suivre Hurricane et Eze au départ, était une impulsion. Ecrire tous les trois mètres sur tout ce qui ressemblait à une du papier était une impulsion. Se méfier de cette fille était une impulsion. L’autre, à terre, ne se réveille toujours pas.

" Est-ce que tu sais où nous sommes? "

Horizon baisse complètement son arme improvisée et lâche un rire sans joie. Tellement d’originalité dans cette question. Elle s’adosse contre le mur derrière elle et tente de se calmer. Ce fou rire nerveux doit vraiment la faire passer pour une psychopathe. Il n’y a pas à rire de cette situation insensée. Vraiment pas.  

- Désolée. C’est juste que tu dois être la troisième personne qui pose cette question depuis que je suis arrivée. Et la réponse est non, évidemment. Comment voudrais-tu que j’en sache plus que toi ? C’est une île, avec un climat pourri, où il se passe des choses très louches. Un endroit dangereux comme un autre.

Elle se mord la lèvre. Elle a trop parlé, incapable de contenir le flot de ses paroles qui s’étaient entrechoquées dans sa bouche sous le coup du stress et de l'angoisse. Parler du passé lui rappelle à quel point le sien est inexistant. A part ce carnet aux trois pages déchirées, ces deux stylos, ce paquet de clopes et ce médiator, elle ne possède aucun indice, aucune piste. Et ça fait mal, de n’être personne La jeune fille dépose le marteau sur le sol à côté d’elle et reste immobile, les dents serrées, à observer sa vis-à-vis, sans savoir s’il est judicieux de ne pas la fuir.

HRP:

Les choses se sont calmées dans la pièce. La brume a disparu. La mangeuse de chauve-souris aussi. Et les deux nouvelles ne semblent pas vouloir se sauter dessus tout de suite. Elle peut revenir.

La petite chauve souris apparaît de nouveau. Son ami n'est plus là... Dommage. Il va falloir trouver quelqu'un d'autre. Une des deux filles a le marteau posé près d'elle... Oui, va pour celle-là !

Elle va se poser sur l'épaule d'Horizon et mordille sa nuque pour attirer son attention. Si elles veulent découvrir de nouvelles choses, elle pourra peut-être les aider qui sait ?

Spoiler:

Elle ne sait pas très bien pourquoi elle attend ici à rien faire, alors que tout son corps lui hurle de faire quelque chose. Ecrire par exemple. Afin d’occuper ses mains qui tremblent sous le coup de l’inactivité – ou du stress, elle ne saurait trop dire – elle fait tournoyer son stylo entre ses doigts et penche légèrement la tête en fronçant les sourcils lorsque, dans le même intervalle, l’inconnue lui propose de partir à la recherche d’indices et lui offre le sourire le plus crispé qu’elle ait pu voir jusqu’à présent sur cette île. Horizon note aussi l’emploi du nous. Son froncements de sourcils s’accentue à lui en donner mal à la tête. Elle se demande si, cette fois, suivre son instinct, à savoir partir en courant, n’est pas préférable. Même si elle a plus de chances de foncer dans un arbre ou se faire manger par une énième bestiole bizarre que de se réveiller de ce cauchemar.

Elle sursaute. Quelque chose lui mordille la nuque. Lentement, Horizon pivote la tête. Soupir de soulagement. Ce n’est que la chauve-souris de BN : Caïn, si elle se souvient bien. Comme elle n’a absolument pas l’air menaçante, et qu’elle est certainement bien plus fiable que n’importe quel être humain, la brune esquisse un léger sourire.

- Coucou toi ! Tu n’as rien à craindre, je n’ai pas faim.

Voilà, maintenant l’autre fille peut définitivement la prendre pour une folle. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise une timbrée qui entame une conversation à sens unique avec une chauve-souris. Horizon interrompt le mouvement de son stylo et plante son regard dans les yeux clairs de la jeune femme.

- Tu ne veux pas réveiller ton amie avant de quitter cette pièce ?

Elle-même ignore encore ce qu’elle fera après. Le poids de Caïn – quitte à lui donner un nom autant garder celui que Blanche-Neige lui a donné – sur son épaule la rassure bizarrement. Même si elle devrait normalement flipper d’avoir une chauve-souris aussi proche de sa tête.  

HJ:

Elle n'a pas faim. Ah, ah, ah. Très drôle.

"Moi par contre, je croquerais bien un petit morceau..."

Ça surprend une chauve souris qui parle non ? Tu as eu peur Horizon ? BIEN FAIT.

"Non en vrai j'suis sûr t'es pas comestible. J'veux pas chopper une indigestion moi."

Et pan, dans tes dents ! Bon, bon, bon... Et si on s'amusait un peu maintenant ? Je vais taquiner sa copine...

"On va faire un jeu gamine. Si tu gagnes, je te dis un secret du phare. Si tu perds... Je garde la belle au bois dormant avec moi. "

En fait, la réponse importe peu. Parce que la petite bestiole a envie de jouer... Et tout de suite !

"On va faire une course à 10. En ajoutant 1 ou 2 à chaque fois. Exemple. Je dis 2. Tu ajoutes 1 donc tu dis 3. J'ajoute 1 donc je dis 4... Celui qui dit 10 gagne. Capish ? Tu commences."

Le regard du petit animal est fixé sur Rêve, attendant sa proposition.

La brune frôle l’arrêt cardiaque en entendant la petite voix qui résonne tout prêt de son oreille et sursaute violemment. Jusqu’au moment où, un instant glacée par une peur toute naturelle, elle comprend à qui appartient cette voix : la chauve-souris. Horizon en oublie aussitôt le léger agacement ressenti face à l’absence de réponse de la part de la jeune femme face à elle.

"Non en vrai j'suis sûr t'es pas comestible. J'veux pas chopper une indigestion moi."

- Ah heu… merci de te montrer aussi….. rassurante ?

Oui, il est parfaitement normal d’entamer une conversation avec une chauve-souris qui parle et cela, dans un monde civilisé, ne vaut absolument pas un allez simple en asile psychiatrique. Même si sa voix tremble, Horizon tente de retrouver son calme, se disant que, de toute façon, Caïn n’est pas la pire chose qui ait pu lui arriver depuis son réveil sur la plage.

La chauve-souris propose alors un jeu à l’inconnue. Un jeu qui pourrait s’avérer vraiment intéressant et utile si cette jeune femme aux yeux clairs parvenait à le gagner. Bon ben, il ne me reste plus qu’à être l’estrade du « présentateur-télé » jusqu’à ce qu’ils aient terminé…
Tomber en panne de neurones, fait.

Elle a eu la trouille la petite, c'était marrant. La chauve-souris adore se moquer des aventuriers de passage. Parfois ils réagissent bien et elle accepte éventuellement de les aider. Pourquoi ne pas prêter main forte à ces deux demoiselles ?

- Ah heu… merci de te montrer aussi….. rassurante ?

"D'accord. Alors je dis 2."

De l'ironie et du cran. Voilà qui est très prometteur ! Elles pourraient aller loin ces deux là. Voyons voir...

"Je ne suis rassurante que pour mieux te manger mon enfant.... Je dis 4. Tu vas perdre très chère, ne te fais pas trop d'illusion d'accord ?"

La grimace de Caïn passe aisément pour un sourire. Un brin provocateur.